Synthèse macro-économique

Deuxième trimestre 2021

Par Frédéric Hamm

01/07/2021

Au niveau du marché des actions, les entreprises cotées ont dégagé de bons résultats sur le premier trimestre du fait de la mise en place de relances budgétaires ainsi que de la levée progressive des mesures sanitaires. A noter, une fois n’est pas coutume, que les indices de références européens ont surperformé leurs homologues nord-américains(+7,26% pour le CAC40 sur le trimestre contre +4,61% pour le DowJones) ; les investisseurs pariant sur une reprise économique forte, ce qui a pour conséquence un attrait plus élevé sur les valeurs cycliques (thématique « value ») au détriment des valeurs de croissance (« growth »), segment de la cote fortement représenté outre-Atlantique. Néanmoins, les indices actions ont connu des prises de bénéfices sur la fin du trimestre, signe que des grosses mains sont sortis des marchés avant la saison estivale.

Concernant les taux, après la forte hausse de ces derniers sur le premier trimestre 2021, nous assistons à une consolidation, les investisseurs préférant croire les affirmations des banquiers centraux annonçant que la pression inflationniste sera de courte durée, plutôt que les statistiques sur l’inflation qui démontrent que l’ensemble des secteurs sont touchés (tendance structurelle plus que conjoncturelle) et que le manque de main-d’œuvre risque de s’ajouter au manque de matières premières.

 

A propos des matières premières justement, le baril de pétrole WTI a clairement franchi le niveau pivot des 66$ (plus hauts de 2018) en clôturant le trimestre à 73,50$ ; soit une hausse trimestrielle d’un peu plus de 25%. Même constat sur l’ensemble des métaux, avec des hausses toutefois plus modérées (+20% sur le fer, +7% sur le cuivre, +4% sur l’acier et +5% sur le zinc ; sur les métaux précieux : +4% sur l’or et +9% sur l’argent) ainsi que sur les céréales (+30% sur le maïs, +18% sur le soja, +9% sur le blé et +4% sur le riz). Pour résumer, l’indice CRB, regroupant l’ensemble des matières premières, a progressé de près de 10% sur le trimestre après une hausse de 14% au premier trimestre 2021 ! Cette hausse ramène l’indice proche de ses plus hauts de 2011.

Paradoxalement, sur les devises, le dollar index (le dollar face à l’ensemble des autres devises internationales) a baissé sur la première moitié du trimestre jusqu’à aller tester ses plus bas annuels aux alentours des 89,50. Puis, dans une seconde phase l’indice est parvenu à retrouver son niveau du début du trimestre, les investisseurs s’étant délaissés d’une partie de leurs actifs risqués (mode « risk-off »).

Enfin, au niveau géopolitique, ce sont les mesures protectionnistes (interdiction d’entrée dans le territoire, tests PCR obligatoires, …) qui ont animé le début du trimestre afin de faire face à l’émergence de la Covid dans les pays émergents, Brésil et Inde en tête, et de voir apparaître une nouvelle mutation, le variant indien appelé par la suite variant delta. Ce dernier risque de mettre à mal l’embellie économique que nous avons connue sur le premier semestre. Autre événement, le détournement d’un avion civil par la Biélorussie, qui va certainement avoir des répercussions diplomatiques entre l’Occident et les pays pro-russes. Pour finir, des tensions entre États commencent à être visibles du fait de la raréfaction de certains composants électroniques ou tout simplement d’un manque de matières premières ; certains sites industriels devant ralentir leur production, voire même la suspendre temporairement.